Qu’en est-il de notre patrimoine ?
Petit tour d’horizon des chiffres : près de trois quarts des logements en Belgique (72 %) ont été construits avant 1981 et ont donc plus de 40 ans. On peut difficilement considérer la grande majorité de ces logements comme réellement efficaces sur le plan énergétique, étant donné que les techniques modernes n'existaient pas encore. Si nous examinons plus spécifiquement les appartements, nous nous apercevons que nous sommes désespérément à la traîne : à peine 4 % des appartements en Flandre consomment moins de 100 kWh/m²/an et ont donc un label EPC A, le meilleur label que vous puissiez obtenir et aussi celui que la Flandre vise à atteindre d'ici 2050. La majorité des appartements en Flandre (65 %) ont un label EPC B ou C, ce qui correspond à une consommation allant jusqu’à 300 kWh/m². À Bruxelles, le parc immobilier est en moyenne encore plus ancien. Plus d’un quart (26,7 %) des appartements y sont labellisés EPC G, et sont donc les plus énergivores. Les chiffres montrent également que plus de 70 % de tous les appartements en Flandre et à Bruxelles sont encore chauffés au gaz, ce qui signifie qu’il est presque impossible de leur trouver des solutions de remplacement durables.
En bref, notre patrimoine résidentiel est désespérément obsolète et incapable de faire face aux quelques exigences plus strictes de l'Europe et de nos propres régulateurs en matière de logement.
Quelle est la direction que nous devrions prendre ?
Les chiffres ci-dessus montrent sans équivoque que l’écart entre les objectifs climatiques de nos différents gouvernements et la situation sur le terrain est considérable. Car, au rythme (lent) auquel les appartements économes en énergie sont construits aujourd’hui, nous n’atteindrons jamais l’objectif voulant que, d’ici 2050, chaque maison de notre pays obtienne un label EPC super économe en énergie A+, A ou B. En d’autres termes, l’urgence de continuer à investir dans des projets de logements durables est une évidence.
La législation est-elle complexe ?
Oui, la législation est complexe et stricte à la fois. Ne nous voilons pas la face. Il y a d’abord les ambitions climatiques européennes et les nombreuses directives de l’UE. Comme celle de 2012 où la définition Nearly Zero Energy Building (en Flandre « logements BEN » ou « Presque Neutres en Énergie ») a été mentionnée pour la première fois. Ensuite, nous avons également l’Accord de Paris sur le climat (2015), le Green Deal (2019) et la taxonomie de l’UE (2020). Alors que l’Europe dessine les contours et donne le ton en vue d’interventions drastiques sur notre patrimoine immobilier, ce sont les États membres – et en Belgique les régions – qui transposent les directives dans la législation.
Par exemple, en ce qui concerne la rénovation de logements existants, la Flandre (EPC) et Bruxelles (EPB) visent l’objectif d’une consommation maximale de 100 kWh/m²/an d’ici 2050. En Wallonie, où l’on parle de PEB (performance énergétique des bâtiments), l’objectif est de 85 kWh/m²/an. Il y a donc une différence. Le chemin pour y arriver – sans compter les durcissements intermédiaires auxquels il faut s’attendre dans les années à venir – diffère également d’une région à l’autre.
Il en va de même pour les bâtiments neufs. En Flandre, il est question de bâtiments BEN (pour « Bijna Energie Neutraal », Presque Neutres en Énergie) et de l’obligation d’abandonner le gaz. En Wallonie, on parle de Quasi Zéro Energie (Q-ZEN). Là aussi, nous observons des interprétations différentes, des méthodes de calcul différentes et d’autres paramètres entre les régions.
Alors oui, la législation est stricte, complexe et fragmentée, mais cela ne doit pas nous empêcher de continuer à investir dans des logements durables et économes en énergie. Et c’est donc aussi ce que nous faisons.
Que fait Quares Residential Investment ?
Quares Residential Investment est une société d’investissement immobilier qui souhaite lever 30 millions d’euros auprès d’investisseurs pour construire 900 appartements économes en énergie d’ici 2030. Nous sommes en effet depuis longtemps convaincus que le secteur immobilier joue un rôle fondamental pour maintenir notre planète vivable et pour diminuer notre dépendance aux énergies fossiles. C’est pourquoi nous nous concentrons uniquement sur des projets durables dont l’empreinte écologique est la plus réduite possible.
Siham Rahmuni, CEO de QRI :
« Au moins 90 % des appartements de notre portefeuille auront une consommation inférieure à 65 kWh/m²/an. Nous allons donc plus loin que ce que nous impose le gouvernement. En outre, pas plus de 10 % des 900 appartements que nous construirons d’ici 2030 seront chauffés au gaz naturel. Les bâtiments économes en énergie réduisent donc non seulement la pression sur notre climat et notre cadre de vie, mais diminuent également les coûts énergétiques pour leurs résidents. Nous investissons dans l’immobilier durable dans des endroits économiquement attractifs. De cette façon, nous préparons lentement mais sûrement notre patrimoine résidentiel pour l’avenir. »
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